L’eSport, ce n’est pas qu’une question de jeux, de statistiques et de victoires. Chaque action, chaque événement, chaque stream a une histoire liée à une femme ou un homme qui porte l’eSport à sa manière. Tour d’horizon de ces personnalités emblématiques, sans doute précurseurs d’une nouvelle discipline qui sera demain sur le plan médiatique au même niveau que les sports les plus populaires.

Bora “YellOwStaR” Kim

Bora est certainement l’ambassadeur de l’eSport le plus connu des médias français. Champion de France sur Warcraft 3 en 2009, il change ensuite de jeu pour League of Legends. Il est d’ailleurs vice-champion du monde en 2011 avec les Français de aAa. Par la suite, il passe la majorité de sa carrière de joueur chez Fnatic, équipe avec laquelle il remporte cinq titres de champion d’Europe. En octobre 2016, à vingt-quatre ans, Bora met fin à son parcours de joueur. Il se reconvertit comme manager pour la toute nouvelle structure PSG eSports. Un challenge de taille pour lui, qui devra gérer des joueurs de FIFA et League of Legends.
 

YellOwStaR, pendant les championnats du monde de LoL, en 2015, à Paris.

Photo : Konkol Michal

Fabien “Neo” Devide

En 2013, Neo fonde avec Nicolas Maurer l’équipe française Vitality. Lancée sur Call of Duty avec des joueurs emblématiques comme Broken ou Gotaga, elle a depuis étendu son activité à plusieurs jeux, grâce au travail acharné de ses créateurs. En 2016, elle fait, par exemple, une entrée remarquée dans les LCS de League of Legends. Entre Paris, Berlin ou la Corée, où il y a parfois des sessions d’entraînements, Neo essaye toujours d’être présent pour ses joueurs. Il n’est pas rare de le voir derrière son équipe Call of Duty, casque vissé sur la tête, pour l’emmener le plus loin possible.

Neo, à l’ESWC 2014, derrière ses joueurs Call of Duty.

Photo : Vincent Zafra

Stéphanie “missharvey” Harvey

Joueuse aguerrie de la scène Counter-Strike, la Québécoise de trente ans est aussi game designer chez Ubisoft Montréal. Elle est actuellement membre de l’équipe américaine CLG Red. Durant sa carrière de joueuse, elle a décroché cinq fois le titre de championne du monde sur le jeu de tir de Valve. Stéphanie participe aussi à nombre d’initiatives pour l’égalité joueur-joueuse et contre la discrimination dans le jeu vidéo, comme le programme AnyKey, soutenu par Intel et l’ESL.

Missharvey, lors de l’Intel Challenge aux IEM Katowice 2016.

Photo : Jeroen Weimar

Sue “Smix” Lee

D’origine coréenne, Smix vit aux Etats-Unis depuis son enfance. Elle y fait des études approfondies sur sa langue natale. Elle commence par la traduction de textes pour le forum spécialisé sur StarCraft de Team Liquid. Ses talents sont vite requis pour traduire en direct des compétitions du jeu. D’interprète, elle devient présentatrice pour plusieurs organisateurs, comme la DreamHack qui fait appel à elle pour un événement Counter-Strike : Global Offensive. Depuis, elle anime nombre de compétitions à travers le monde.

Smix, à la DreamHack Montréal 2016.

Photo : Pierre Yves Laroche - Voltaic Photo

Alexandre et Hadrien Noci, aka Pomf & Thud

En 2010, ces deux frères postent sur YouTube une partie de StarCraft 2 jouée par des pros et commentée par leurs soins. A leur grand étonnement, la réussite est fulgurante et les pousse à organiser des événements durant lesquels ils commentent en direct. Dans le sillage du succès, ils fondent une web TV : O’Gaming. Avec, entre autres, un deuxième duo de renom, les commentateurs de League of Legends Chips & Noi, O’Gaming est aujourd’hui une web TV de référence, en France comme à l’international.

De gauche à droite : Pomf, Thud et Imre à la DreamHack Tours 2016.

Photo : Adela Sznajder

Lee “Faker” Sang-hyeog

A vingt ans, God Faker, comme le surnomment certains fans, est sans doute le meilleur joueur au monde de League of Legends. Il officie depuis ses débuts sur le jeu, en 2013, au sein de l’équipe coréenne SK Telecom T1. Avec SKT, il a gagné pas moins de trois titres de champion du monde ! Il a même reçu le titre de meilleur joueur durant les Worlds 2016, en octobre 2016, ainsi que plusieurs fois à l’échelle nationale en Corée durant sa carrière. Reconnu pour son talent, Faker ne semble pas prêt de prendre sa retraite.

Faker, devant le Madison Square Garder à New York, pour la demi-finale contre ROX Tigers.

Photo : Riot Games

Corentin “Gotaga” Houssein

Surnommé The French Monster par la communauté Call of Duty, Gotaga est un joueur incontournable de Call of Duty et membre fondateur de Vitality sur le jeu. Si les performances de son équipe n’ont pas été à la hauteur de sa réputation cette année, Gotaga reste un des joueurs les plus suivis par la communauté CoD. Il totalise plus d’un million cent mille abonnés sur YouTube et est un athlète RedBull.

Gotaga, en séance de dédicaces après une journée à l’ESWC 2016, au Zénith de Paris.

Photo : Lâm Hua

Marie-Laure “Kayane” Norindr

Kayane a laissé son nom dans le Guinness Book Records en 2012, comme la femme la plus titrée de Versus Fighting  (42 podiums). Elle a été l’une des premières ambassadrices du jeu vidéo et de l’eSport. Spécialiste des jeux de combat (Versus Fighting), elle se rend dans la plupart des salons jeux vidéo où chacun peut la défier. Elle organise régulièrement des Kayane session, un rendez-vous pour fédérer la communauté. Kayane est aussi animatrice pour la chaîne Game One.

Kayane fait aujourd’hui partie de la Team Red Bull

Sasha “Scarlett” Hostyn

Scarlett a débuté la compétition sur StarCraft 2 en 2011. En avril 2012, elle participe à son premier tournoi d’envergure, l’IGN ProLeague S4. Si elle ne le remporte pas, elle bat de grands joueurs et se fait remarquer. Quatre ans plus tard, la Canadienne est la seule joueuse à évoluer dans le top mondial de StarCraft 2 et a terminé quinzième du classement WCS de cette année. Elle vient également d’entrer dans le Guinness Book Records, en tant que femme ayant cumulé le plus de gains durant sa carrière : 144 414 dollars au moment de l’enregistrement du record, 160 792 dollars aujourd’hui.

Scarlett, à la DreamHack Tours 2016.

Photo : Adela Sznajder

Paul “ReDeYe” Chaloner

L’Anglais ReDeYe a commencé sa carrière de commentateur par le plus grand des hasards en 2002 pour aider un de ses amis. Autant dire qu’il fait partie des pères fondateurs de l’eSport. Il a depuis parcouru le monde entier pour commenter les World Cyber Games, des ESWC, des DreamHack, etc. ReDeYe a la capacité de s’adapter à presque n’importe quel jeu, comme StarCraft ou CS:GO. En 2015 et 2016, il a présenté l’un des plus importants événements eSport au monde : The International. Il s’agit d’un tournoi DOTA 2 de haut niveau dont le cash prize de la dernière édition a atteint la somme de 20 770 460 dollars.

ReDeYe, à la BlizzCon 2014.

Photo : Kevin Chang - Team Liquid

Bertrand “ElkY” Grospellier

Après sa défaite lors de la finale de Starcraft des World Cyber Games en 2001, il s’installe en Corée pour défier les maîtres du STR de Blizzard et devient le premier pro-gamer français. Reconverti en joueur de poker avec un palmarès exceptionnel, il a rejoint, en 2016, Team Liquid pour jouer à Hearthstone. Il vit maintenant au rythme des compétitions de ces deux jeux et a développé une activité de streamer.

ElkY, vainqueur à l’Insomnia en 2016.

Photo : ElkY

Matthieu Dallon   

Matthieu est organisateur d’événements eSport depuis plus de quinze ans. Au début des années 2000, il s’inspire des compétitions d’échecs et de l’eSport coréen pour créer en France ce qui deviendra l’ESWC. Véritable entrepreneur dans l’eSport, Matthieu est désormais dans le giron de Webedia (Millenium, jeuxvideo.com…). Sa société Oxent a été rachetée en octobre dernier. Il est également Président de France Esports, dont le SELL et au même titre que l’ESWC membre fondateur, association qui dialogue avec le gouvernement pour légiférer sur l’eSport.

Photo : Oxent

Amandine “Dina” Morisset

Dina est une joueuse de Just Dance. Elle découvre la série en 2009 et devient championne de France à l’ESWC 2014. Elle garde son titre lors de l’édition 2015 et monte aussi sur la deuxième marche du podium des championnats du monde ! Comme Kayane, elle se rend à de nombreux festivals jeux vidéo où le public peut la défier.

Dina, à l’ESWC 2016.

Photo : James Cao

David "Lilbow" Moschetto

Lilbow s’est fait connaître en tant que joueur Protoss sur StarCraft 2. En 2015, il est le premier Français a remporté une saison des WCS, un championnat majeur du jeu, et le premier joueur non coréen à participer à la grande finale mondiale à la BlizzCon. Il ne réitérera malheureusement pas l’exploit en 2016, laissant la place à son ami Théo “PtitDrogo” Freydière. Dans le courant de l’été, il a annoncé se retirer du jeu pour se consacrer à un autre titre de Blizzard : Overwatch.

Lilbow, à la DreamHack Tours 2016.

Photo :  Adela Sznajder

Bruce “Spank” Grannec

Spank est l’un des joueurs consoles les plus titrés au monde : il en a remporté quatre titres mondiaux et quatre nationaux sur Pro Evolution Soccer et FIFA. Son surnom “La Machine” lui vient de son habitude à ne pas laisser transparaître ses émotions durant un match. A vingt-neuf ans, il est maintenant un joueur retraité. Il s’est reconverti sur BeIN Sports comme commentateur eSport avec son ami Mahmoud “Brak” Gassama, avec qui il s’est longtemps entraîné.

Bruce a collectionné un nombre considérable de trophées dont quatre titres mondiaux.

Olivier “Luffy” Hai

Joueur français professionnel de Versus Fighting, Luffy a une particularité. Contrairement à la plupart des autres joueurs du genre, il ne joue pas avec un stick arcade, mais avec une vieille manette de PlayStation 1. Avec elle, il est devenu le premier Français, et pour l’instant le seul, a remporté le prestigieux tournoi de l’Evolution Championship Series sur Street Fighter IV, en 2014. Aujourd’hui, à bientôt trente ans, il joue à Street Fighter V sous les couleurs de RedBull.

Luffy, spécialiste de Street Fighter ici à l’EVO 2016.

Photo : Nelo Hotsuma

Dossier